Journée d’étude/Symposium – La fabrique de l’animation (06/06/17)
[English]
Mardi 6 juin 2017 9h-18h15
Maison de la Recherche, 4 rue des Irlandais 75005 Paris
Salle Claude Simon – Entrée libre dans la limite des places disponibles (prévoir une pièce d’identité ou une carte professionnelle pour accéder au bâtiment)
Programme-Fabrique-de-lanimation.pdf (542 téléchargements)
Cette journée d’étude internationale, à l’initiative du Laboratoire d’excellence « Industries culturelles et création artistique » (LabEx ICCA) et deux de ses composantes, le laboratoire EXPERICE (Université Paris 13) et l’IRCAV (Université Sorbonne Nouvelle) et soutenue par l’association NEF Animation, a pour objectif de donner une visibilité aux recherches en sciences sociales qui traitent de l’animation en tant que processus de production et phénomène socioéconomique. Moment de rencontre et d’échanges entre chercheurs, elle vise également à construire des ponts avec le secteur lui-même.
En plus de sessions thématiques qui feront se croiser recherches académiques et points de vue professionnels, deux conférences (en anglais), assurées par Chris Pallant (Canterbury Christ Church University) et Timothy G. Jones (UCLA), alimenteront la réflexion.
Présentation
La fabrique de l’animation est un événement scientifique qui se donne pour objectif de favoriser l’étude de la production animée sous l’angle des sciences sociales : il est l’occasion de réunir des chercheurs engagés dans des réflexions socio-économiques autour de la fabrication de l’animation.
Menées dans des sphères disciplinaires variées (media studies, études cinématographiques et audiovisuelles, sciences de l’information et de la communication, sociologie, histoire, etc.), ces recherches se développent de façon relativement indépendante les unes les autres, et restent surtout minoritaires, en France comme ailleurs, face aux interrogations sur l’esthétique ou la réception de l’animation. La situation semble paradoxale étant donné le poids économique du secteur dans certains pays : l’industrie et le marché français font par exemple partie des plus dynamiques au monde, mais bien des aspects de ce « champ », au sens sociologique du terme, semblent négligés par la recherche ou alors laissés à l’appréciation d’acteurs institutionnels, tel le CNC.
Pourtant, le travail encore à réaliser est important. Les processus de création et les conditions de travail dans l’animation sont peu documentés au-delà des guides techniques à destination des professionnels eux-mêmes ou des making-of pour le grand public. Nombreuses sont les professions artistiques de l’animation dont la sociologie reste à faire, tandis que la coordination des acteurs, pour le lancement et le financement des projets, leur fabrication ou leur diffusion, est encore largement une « boîte noire ». En somme, rares sont les études universitaires en sciences sociales à s’être saisies de la production de l’animation comme d’un objet légitime et à part entière, à l’exception de travaux comme ceux de Ian Condry ou plus récemment de la thèse de Timothy Jones.
Des approches comme celles des production studies ou des concepts émergents, par exemple en sociologie de la culture et du travail, comme celui d’intermédiaire, suggèrent néanmoins qu’il serait possible d’appréhender beaucoup plus finement les métiers, les structures et les pratiques des professionnels de l’animation. De même, les mutations rencontrées par le secteur, comme la diversité de ses modes de création, invitent à questionner sa nature d’« industrie culturelle ».
Dès lors, il semblait important de donner une visibilité aux travaux qui tentent malgré tout de s’attaquer à ces problématiques et aux multiples enjeux qu’elles soulèvent. La journée d’étude permettra donc la rencontre de chercheurs concernés par ces sujets, de confronter les approches et les méthodes, et peut-être de susciter de nouvelles enquêtes et collaborations. Parce qu’ils rendent possible ce type de recherche et parce qu’ils peuvent avoir un intérêt certain à en connaître les résultats, des professionnels seront également invités à s’exprimer, de leur point de vue, sur la fabrique de l’animation.
Organisation
Journée d’étude organisée par Sébastien François (LabEx ICCA) et Marie Pruvost-Delaspre (IRCAV, Université Sorbonne Nouvelle), avec le soutien du LabEx ICCA, des laboratoires EXPERICE (Université Paris 13) et IRCAV (Université Sorbonne Nouvelle), et de l’association NEF Animation.
Pour toute question, merci d’utiliser le formulaire de contact.
Programme
9h-9h15 Accueil – Café
9h15-9h30 Introduction par Sébastien François et Marie Pruvost-Delaspre
9h30-10h30 Conférence n°1
Chris Pallant (School of Media, Art and Design, Canterbury Christ Church University) : A History of Storyboarding Animation: Unpacking the Archive [Une histoire du storyboard pour l’animation : ouvrir les archives]
10h30-45 Pause
10h45-12h15 Session n°1 : Professionnels en animation Modération : Cécile Noesser (AFCA)
- Gwenaële Rot (CSO, Sciences Po Paris) : Le travail cinématographique comme activité collective : quels enseignements pour le cinéma d’animation ?
- Bérénice Bonhomme (LARA-SEPPIA, Université Toulouse – Jean Jaurès) : La fabrique de Persepolis
- Thomas Schmidt (La Chambre aux Fresques / Université Sorbonne Nouvelle) : L’animation française au cinéma : des producteurs variés
12h15-13h30 Déjeuner
13h30-15h00 Session n°2 : Des modes de création du dessin animé Modération : Sébastien Roffat (Université Sorbonne Nouvelle)
- Gilles Brougère (EXPERICE, Université Paris 13) : Petit Poilu s’anime : d’une bande dessinée d’auteur(s) à la production collective d’un dessin animé
- Pascale Garnier & Sébastien François (EXPERICE, Université Paris 13) : Des modes d’existence du dessin animé : création et coordination dans le domaine de l’animation
- Intervention d’un professionnel : Joseph Jacquet (France Télévisions)
15h00-15h15 Pause
15h15-16h45 Session n°3 : Enjeux historiques et critiques Modération : Marie-France Chambat-Houillon (CEISME, Université Sorbonne Nouvelle)
- Marco Pellitteri (Kobe University) : Goldorak et l’essor des anime en Europe : le curieux cas de l’arrivée de l’animation japonaise en France et Italie
- Mélanie Lallet (CIM-MCPN, Université Sorbonne Nouvelle / Université Rennes 2) : « Ça dépend sur qui tu tombes » : la prise en compte des questions de genre dans la fabrique des programmes d’animation audiovisuelle française
- Intervention d’un professionnel : Marc du Pontavice (studio Xilam)
16h45-17h Pause
17h00-18h00 Conférence n°2
Timothy Jones (UCLA) : Making Animation Culture: Industrial Theorizing in Indian Animation [Créer (une culture) de l’animation indienne]
18h00-18h15 Conclusion
Affiche
Crédits : animateurs travaillant sur le film Le Avventure di Pinocchio (Romolo Bacchini) ; animation studio (Yulia Sanchez, CC BY-NC-ND 2.0) ; VFS Classical Animation: Digital Ink & Paint (Vancouver Film School,CC BY 2.0) ; affiche réalisée par Anne Le Normand (NEF)